Conférence publique à l'Université de Douala
    Thème: Panafricanisme scientifique et développement de l’Afrique par la science : Les défis majeurs des universitaires noirs au 21ème siècle.
    Symposium International DOUALA-FUTURIS 1 : défis et enjeux de l’émergence urbaine » tenu du 15 au 17 décembre 2015, Université de Douala - Cameroun
    Pendant les travaux du Symposium International DOUALA-FUTURIS 1 à l'Université de Douala - Cameroun

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    APPEL A CONTRIBUTIONS

    Écosystème Minier Actif(EMA), santé et développement durable dans les pays ACP

    Ouvrage collectif

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    Résumé :

    Un Ecosystème Minier Actif (EMA) est un milieu naturel ou anthropisé nanti d’un poten-tiel minier et assujetti aux activités d’exploration, d’exploitation ou de post-exploitation mi-nières (remise en l’état) ; un écosystème minier soumis au processus de valorisation de son potentiel de ressources minières. Ces entités territoriales connaissent une dégradation chro-nique qui impacte les santés écologiques et humaines dans les ACP où sévit une recrudes-cence des activités minières à risque dans un déni de protection de l’environnement. Le pré-sent appel à contribution transdisciplinaire s’appuie sur cette réalité pour poser le problème de gestion non-durable des EMA dans les ACP. L’objectif ici est de mobiliser les universitaires, les chercheurs, les experts internationaux, étatiques, et municipaux, les acteurs du secteur privé et de la société civile… afin d’établir un diagnostic situationnel de proximité assorti de propositions pragmatiques et de réflexions prospectives sur la crise de gestion durable des EMA dans les ACP. Le but est de contribuer à l’amélioration des cadres politiques et pro-grammatiques de gestion des EMA, puis au renforcement des capacités des acteurs, des mécanismes et processus de gestion à des fins de développement durable.

    Mots clés : EMA, santé, gestion, développement durable, ACP.  
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    Summary:

    An Active Mining Ecosystem (AME) is a natural or human-affected environment with mining potential and subject to exploration, exploitation or post-mining activities (restoration); a mining ecosystem subject to the process of valorizing its mineral resource potential. These territorial entities are experiencing chronic degradation which impacts ecological and hu-man health in the ACP countries where there is a resurgence of risky mining activities coupled with neglect of environmental protection. This transdisciplinary call for papers anchors on this reality to address the problem of unsustainable management of EMAs in the ACP countries. The objective here is to mobilize academics, researchers, international, state and municipal experts, private sector and civil society actors, etc., in order to establish a local situational diagnosis accompanied by pragmatic proposals and ways forward on the crisis of sustainable management of EMAs in the ACP countries. The aim is to contribute to the improvement of political and programmatic frameworks for the management of EMAs, as well as to the strengthening of the capacities of actors, management mechanisms and processes for the purposes of sustainable development.

    Keywords: EMA, health, management, sustainable development, ACP.  
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    Resumo:

    Um Ecossistema Mineiro Ativo (EMA) é um ambiente natural ou antropizado dotado de potencial mineral e submetido a atividades de exploração, extração ou pós-extração mine-ral (reabilitação ambiental); trata-se de um ecossistema mineiro em processo de valorização do seu potencial de recursos minerais. Estas entidades territoriais sofrem degradação crô-nica que afeta tanto a saúde ecológica quanto a humana nos países ACP, onde se observa uma intensificação das atividades mineiras de risco em um contexto de negligência quanto à proteção ambiental. A presente chamada transdisciplinar baseia-se nessa realidade para problematizar a gestão insustentável dos EMAs nos países ACP. O objetivo é mobilizar acadêmicos, pesquisadores, especialistas internacionais, autoridades estatais e municipais, bem como atores do setor privado e da sociedade civil, com vista à elaboração de um diagnóstico situacional de proximidade acompanhado de propostas pragmáticas e re-flexões prospectivas sobre a crise da gestão sustentável dos EMAs. Pretende-se, com isso, contribuir para o aprimoramento dos marcos políticos e programáticos de gestão dos EMAs, além de fortalecer as capacidades dos atores, mecanismos e processos de gestão voltados ao desenvolvimento sustentável.

    Palavras-chave: EMA, saúde, gestão, desenvolvimento sustentável, ACP.  
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    Resumen:

    Un Ecosistema Minero Activo (EMA) es un entorno natural o antropogénico con potencial minero, sujeto a actividades de exploración, explotación o postminería (recuperación); un ecosistema minero sujeto al desarrollo de su potencial de recursos minerales. Estas entidades territoriales experimentan una degradación crónica que impacta la salud ecológica y hu-mana en los países ACP, donde se observa un resurgimiento de actividades mineras de riesgo que comprometen la protección ambiental. Esta convocatoria transdisciplinaria de contribuciones se basa en esta realidad para abordar el problema de la gestión insostenible del EMA en los países ACP. El objetivo es movilizar a académicos, investigadores, expertos internacionales, estatales y municipales, actores del sector privado y de la sociedad civil, etc., para establecer un diagnóstico situacional local, acompañado de propuestas pragmáticas y reflexiones prospectivas sobre la crisis de la gestión sostenible del EMA en los países ACP. El objetivo es contribuir a la mejora de los marcos políticos y programáticos para la gestión de los EMA y, posteriormente, al fortalecimiento de las capacidades de los ac-tores, los mecanismos y los procesos de gestión para el desarrollo sostenible.

    Palabras clave: EMA, salud, gestión, desarrollo sostenible, ACP.  
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    APPEL A CONTRIBUTION COMPLET EN FRANCAIS

    Résumé :

     

    Un Ecosystème Minier Actif (EMA) est un milieu naturel ou anthropisé nanti d’un potentiel minier et assujetti aux activités d’exploration, d’exploitation ou de post-exploitation minières (remise en l’état) ; un écosystème minier soumis au processus de valorisation de son potentiel de ressources minières. Ces entités territoriales connaissent une dégradation chronique qui impacte les santés écologiques et humaines dans les ACP où sévit une recrudescence des activités minières à risque dans un déni de protection de l’environnement. Le présent appel à contribution transdisciplinaire s’appuie sur cette réalité pour poser le problème de gestion non-durable des EMA dans les ACP. L’objectif ici est de mobiliser les universitaires, les chercheurs, les experts internationaux, étatiques, et municipaux, les acteurs du secteur privé et de la société civile… afin d’établir un diagnostic situationnel de proximité assorti de propositions pragmatiques et de réflexions prospectives sur la crise de gestion durable des EMA dans les ACP. Le but est de contribuer à l’amélioration des cadres politiques et programmatiques de gestion des EMA, puis au renforcement des capacités des acteurs, des mécanismes et processus de gestion à des fins de développement durable.

     

    Mots clés : EMA, santé, gestion, développement durable, ACP.

    Argumentaire 

    Un Ecosystème Minier Actifs (EMA) désigne un milieu naturel ou anthropisé assujetti aux activités d’exploration, d’exploitation ou de post-exploitation minières (remise en l'état) ; un écosystème minier en valorisation de son potentiel de ressources minières. Ces activités fournissent des matières premières essentielles à divers domaines industriels tels que la métallurgie, l'énergie, l’orfèvrerie, la bijouterie, les technologies de pointe, etc. Elles génèrent d’énormes devises et contribuent substantiellement au PIB ainsi qu’au développement socioéconomique des pays à industrie extractive par généralisation (Franks et al., 2016, Bossom et Varon, 1978 et Hilson, 2013). En guise d’illustration, l’exploitation minière a généré en moyenne 5554,52 millions de Dollars US dans le PIB de la Jamaïque de 1996 à 2024, avec des niveaux record de 8526,00 millions de Dollars US au 2ème trimestre de 2006 et de 1346,00 millions de Dollars US au 2ème trimestre de 2022.[1] Lorsque l’extraction du diamant à elle seule génère 30 % du PIB du Botwana, celle de l’or représente 48,4 % du PIB du Ghana en 2024[2].  Le budget national du Mali a été approvisionné à 21,5 % par l’industrie extractive en 2023[3]. Les apports du secteur minier dans les PIB de l’Afrique du Sud et de la RDC en 2024 étaient respectivement de 6 %[4] et de 12,5 %[5]. Cette contribution au PIB a presque triplé en trois ans au Cameroun passant de 2,20 % en 2020[6] à 6,29 % en 2022[7], etc. 

    Cette pertinente contribution est cependant contrastée par des impacts écologiques et sociétaux de l'extraction minière de plus en plus inquiétante dans les pays ACP à forte tolérance administrative de la violation des procédures et de la règlementation en vigueur (Hilson et Potter, 2005). Sur le plan écologique, l’utilisation des produits chimiques dans les chantiers miniers par exemple, provoque d’importantes pollutions de l’environnement comme le soulignent Fopa Fodo (2023), Ndewe (2021) et Wolfe et al. (1998). Le mercure par exemple, est utilisé pour amalgamer l’or et le cyanure dans le processus de lixiviation pour extraire l’or. Certains produits dangereux (acides, plomb, arsenic, charbon actif, xanthates, cuivre, cadmium, uranium, antimoine, sélénium, etc.) sont utilisés pour dissoudre, séparer ou identifier les minerais (Gourdon et Lapeyronie, 2024 ; Lakrim et al. 2011). Les déchets toxiques de ces usages sont déversés dans la nature. Des lacs de résidus toxiques qui resteront dangereux entre 5 000 à 10 000 ans sont créés ainsi que la contamination des eaux de surface à l’exemple du fleuve indonésien Ajkwa qui reçoit chaque année 87,6 millions de tonnes de résidus chargés en plomb et en arsenic (Izoard, 2021). En plus de l’eau, les sols, la biodiversité, l’air se trouvent également contaminés. Les travaux d’aménagement minier détruisent les habitacles de diverses espèces animales et végétales en perturbant, au mieux, en dénaturant les écosystèmes dans un contexte où prévaut le déni de la restauration du milieu (Meva’a. Abomo. Ndewe, Ejuande, Moukam Ngueudeu, 2023 ; Ndewe, 2021 ; El Hachimi, Bouabdli, Fekhaoui, 2013 ;). 

    Sur le plan sociétal, la pollution chimique des EMA génère un ensemble de problèmes de santé humaine dans un contexte de péril des droits de l’homme en général (SystExt, 2025). Il s’agit par exemple des éruptions et brûlures cutanées, des troubles neurologiques et digestifs associés à des formes d’intoxication ou d'empoisonnement. Cette pollution de l’eau contribue au drame hydrique que connait l’Afrique où les maladies hydriques tuent 115 personnes toutes les heures (OMS, 2024). Les cycles agricoles et pastoraux ainsi que les économies locales se trouvent perturbés par cette dégradation écologique généralisée en entrainant les famines et la paupérisation des communautés locales. Par ailleurs, les aménagements miniers précaires sont à l’origine des plusieurs catastrophes humaines à l’exemple du drame de la mine d'or de Vaal Reefs en Afrique du sud où plus de 104 mineurs ont péri en 1995[8]. Ces impacts des EMA s’aggrave en situation de conflit armé où se développe l’extraction « des minerais de sang » au sens de Jacquemot (2024), Amsterdam et Partners (2024), Bossé (2019) et Boltansky (2014). D’une manière générale, le péril écologique et sociétal s’érige en une marque identitaire des EMA dans les pays ACP. 

    Ce péril écologique et sociétal est globalement révélateur d’une crise d’alignement ou de compatibilité entre la valorisation des EMA dans les ACP avec les objectifs du développement durable relatifs à la santé de l’homme et des écosystèmes (Barma et al., 2012). Cette crise d’alignement est le fondement du présent projet d’ouvrage collectif qui pose le problème de la gestion non-durable des EMA en phase d’exploration, d’exploitation ou de post-exploitation (restauration). Ce problème est sous tendu par cinq questionnements majeurs à expliciter et à décrypter.

    Le premier questionnement concerne les cadres politico-institutionnels, législatifs, juridico-réglementaires et normatifs de gestion des EMA dans les ACP. Il ouvre un débat sur la genèse et l’évolution historique, les typologies et trajectoires desdits cadres aux échelles internationale, nationale et locale. Il interroge la pertinence et l'efficacité de ces cadres qui devraient logiquement garantir une gestion durable des écosystèmes miniers (ITIE, 2023 ; Banque mondiale, 2009). Il questionne leur applicabilité et l’effectivité de leur application et/ou mise en œuvre, en insistant sur les failles et limites des dispositions, mécanismes, procédures et processus y affairant. Les réflexions peuvent également porter sur la flexibilité, l’inter-opérationnalité et les capacités desdits cadres à résister aux différentes formes de pression comme l’indique Hilson et al. (2014). Leur actualisation et leur adaptation perpétuelles à de nouveaux contextes d’incertitude et de crise mondiale (COVID-19, guerre russo-ukrainienne, crise des surtaxes douanières…) sont également mises en débat. Un intérêt particulier est accordé au décryptage de la contribution tangible de leur application à la protection des EMA dans chacune de ses trois phases (exploration, exploitation et post-exploitation minière) en mettant un accent sur la promotion de l'équité et la justice sociale au sens de Voundi (2021). Les contingences et défis du contentieux minier, de la diplomatie minière ainsi que de la coopération minière en lien avec la durabilité des écosystèmes miniers au sein des ACP sont autant de pistes de réflexion jusqu’ici marginales, mais à explorer et à documenter. 

    Le second questionnement s’articule sur les logiques, les stratégies et les pratiques d’acteurs miniers en matière de gestion des EMA en lien avec la durabilité. Dans la pratique, il est question d’identifier, de caractériser et d’évaluer les profils d’acteurs miniers en fonction des typologies d’activités, les conditions relatives aux trois phases minières (exploration, exploitation et post-exploitation) dans les ACP. La divergence des logiques entre les différents acteurs et les changements récurrents de celles-ci en fonction des opportunités et des enjeux complexifient les trajectoires des politiques d’acteurs qui en découlent. La reconstitution des trajectoires des logiques d’acteurs et leur caractérisation en fonction des typologies d’acteurs s’érigent en un réel défi scientifique à relever dans cet appel à contribution. Autant ces logiques sous-tendent les politiques, forgent les stratégies et déterminent les pratiques d’acteurs, autant elles modèlent les trajectoires de ces mêmes politiques, stratégies et pratiques d’acteurs. Il s’agit là du continuum entre les dynamiques d’acteurs et les trajectoires associées dont l’évolution historique est à reconstituer et à profiler sur plusieurs décennies. 

    Un grand intérêt est accordé au décryptage et à l’analyse des pratiques d’acteurs considérés comme étant la manifestation concrète et la matérialisation tangible des logiques, des politiques et des stratégies d’acteurs dans leurs mutations dans l’espace et dans le temps. Cette analyse intègre l’identification et la caractérisation des risques auxquels ils sont exposés. Elle s’investit également dans l’évaluation de l’engagement écologique des acteurs ; un éco-militantisme déterminé par les considérations et la priorisation de l’enjeu de durabilité qui contrastent très souvent avec les ambitions capitalistes (Bonnet et al., 2014 ; Hedouin et al., 2007). 

    Le décryptage des pratiques d’acteurs intègre par ailleurs des réflexions sur la processualité et l'efficacité des mécanismes de contrôle, de suivi et d’évaluation ainsi que de surveillance des activités d'exploitation minière durant les trois phases d’un EMA (exploration, exploitation et post-exploitation). Il s'agit ici d’interroger la disponibilité et la pertinence des documents de références desdits procédés, ainsi que leur conformité avec les législations et réglementations en vigueur aux échelles nationale et internationale ; de renseigner sur les capacités et les performances opérationnelles des personnels en charges de ces procédés, ainsi que la qualité et l’efficience de leur mise en œuvre proprement dite. 

    Un regard particulier est accordé au décryptage des perceptions communautaires de l’exploitation minière en fonction des impacts sur les EMA et relativement à chacune de ses trois phases (exploration, exploitation et post-exploitation). L’identification et le dressage des typologies de réponses sociétale et écologique ainsi que les effets induits associés constituent un objet de réflexion prioritaire. Le décryptage des dynamiques d’acteurs en charge des questions minières dans les ACP, s’articule également sur l’évaluation des écarts, disparités et conflits qui sous-tendent les réseaux de collaboration et de partenariat (LMI AMIR, 2020), les filouteries minières qui entretiennent des réseaux de contrebande comme l’indiquent Hilson et al. (2014), depuis l’acquisition des permis miniers jusqu’aux déclarations des productions minières. 

    Le troisième questionnement est relatif les impacts environnementaux (écologiques, sociaux, économiques, culturels et politiques) des activités minières sur les EMA dans les ACP. Dans la pratique, une première réflexion est ouverte sur les impacts positifs. Il s’agit ici d’interroger les bienfaits écologiques desdites activités, s’il y a lieu ; de questionner les apports économiques substantiels des activités minières en termes de la rentabilité économique et financière. Il faudra montrer les dividendes des activités minières sur les plans social, culturel et politique ainsi que leur contribution tangible au développement durable des EMA. Pour chacun des impacts positifs, il convient de ressortir les défis de leur optimisation et les enjeux associés. Les interconnexions interactions et agencements entre ces impacts écologiques, économies, sociaux… sont à reconstituer ainsi que les effets induits qui en sont tributaires. Un intérêt particulier est accordé à l’évaluation de la contribution de cette chaine d’impacts positifs dans la marche des territoires vers l’atteinte des objectifs de développement durable (ODD) à l’horizon 2030 définis par l’ONU.                        

    Une seconde réflexion est ouverte, à travers ce questionnement, autour des impacts environnementaux négatifs des activités minières sur les EMA. Il est question de décrire, de caractériser et d’évaluer l’empreinte écologique minière à la fois des EMA et des EMP (Ecosystème Minier Passif, soit un écosystème minier en hibernation, restauré et/ou abandonnés) en lien avec les enjeux de durabilité à l’exemple des drainages miniers acides et des contaminants de lixiviation tels que dénoncés par Aubertin et al., (2002). Des réflexions sont attendues sur les menaces que les activités minières font peser sur la biodiversité et les écosystèmes sensibles à l’exemple de la destruction du récif corallien dans le pacifique lors de l’exploitation du phosphate conformément au constat de Shérazade Zaiter (2024). La  géopolitique minière, les crises, les tensions et les conflits miniers dans les ACP sont autant de pistes à explorer. 

     Le quatrième questionnement s’articule sur les perspectives et la prospective. En ce qui concerne les perspectives, des réflexions sont attendues sur les prescriptions réalistes et réalisables contribuant à l’amélioration des cadres politico-institutionnels et impulsant le renforcement des capacités des acteurs. Ces propositions doivent promouvoir la réorientation des dynamiques d’acteurs en faveur de l’atteinte des objectifs du millénaire pour le développement. Des propositions sur les mesures de régulation durable de la chaine d’impacts environnementaux négatifs sont également attendues, tout comme les mesures d’optimisation de la chaine d’impacts environnementaux positifs. Des propositions amélioratives des systèmes de contrôle, suivi-évaluation puis de surveillance des activités minières au sein des EMA comme proposé par Ndewe et al., (2024) concernant l’usage des drones sont vivement attendues. En ce qui concerne la prospective, il est question d’interroger l’évolution future des EMA au sein des ACP en tenant compte des changements géopolitiques en cours vers un nouvel ordre mondiale à vocation multipolaire. Les changements futurs des cadres politiques, institutionnels et règlementaires tout comme l’évolution des logiques et des pratiques d’acteurs liés à l’innovation technologique continue au sein des ACP sont des réflexions à explorer et à documenter. Un intérêt est accordé à l’évolution des chaines d’impacts en termes d’intensification, d’aggravation ou de régression, tout comme en termes d’émergence de nouveaux types d’impacts.

     Le cinquième questionnement est relatif au concept de « EMA » développé pour la première fois dans cet argumentaire. Les différents questionnements ci-dessus et la prospective initiée à propos, suscitent une réflexion académique de fond. Cette dernière ne pourrait-elle pas servir de point de départ de la construction de la pensée de tout un nouveau champ disciplinaire transversal à toutes les sciences minières à explorer et à construire ? Sous cet angle, quelles peuvent en être, s’il y a lieu, les fondements épistémologiques ? les ressorts théoriques spécifiques ? les innovations méthodologiques ?...

     D’une manière générale, le présent appel à contribution a pour objectif de mobiliser les enseignants chercheurs, les chercheurs et les experts des organisations internationales et étatiques, des acteurs d’ONG ou de bureaux d’études, des institutions publiques et du secteur privé et de la société civiles de toutes les nationalités, afin d’établir un diagnostic situationnel assorti de prescriptions et de réflexions prospectives sur les dynamiques de gestion non durable des EMA dans les ACP. Le but ici est de contribuer à l’amélioration significative des cadres politiques, stratégiques et programmatiques de gestion durable des EMA d’une part, puis de renforcer les capacités des acteurs ainsi que les mécanismes et processus managériaux de ces territoires à risque hautement sensibles, hétérogènes et complexes d’autre part. A cet effet, les contributions devront s’inscrire dans l’un des axes thématiques suivants :

     

    Axes thématiques 

    Axe 1 : Cadre politico-institutionnel, juridique, normatif et règlementaire 

    • Politiques et stratégies de développement du secteur minier
    • Gouvernance minière et santé des écosystèmes
    • Procédures administratives dans le secteur minier
    • Droit et régulation du secteur minier (international, national et local)
    • Diplomatie minière et ingérence étrangère en lien avec le secteur minier
    • Droit des communautés et revendication en contexte minier
    • Contentieux minier en lien avec la durabilité des écosystèmes
    • Coopération minière et durabilité des écosystèmes
    • Conflictualité, embargo et Gestion des Conflits dans le secteur minier
    • Décentralisation et gouvernance locale du secteur minier
    • Fiscalité minière et durabilité des écosystèmes
    • Gouvernabilité du secteur minier informel

     

    Axe 2 : Logique, stratégies et pratiques d’acteurs 

    • Exploration minière : acteurs, logiques, stratégies et pratiques
    • Exploitation minière : acteurs, logiques, stratégies et pratiques
    • Remise en l’état du milieu : acteurs, logiques, stratégies et pratiques
    • Innovation technologique et apport de l’IA dans le secteur minier
    • Contrôle-suivi-évaluation dans le secteur minier
    • Veille et Surveillance dans le secteur minier
    • Sécurité et santé sur les sites miniers
    • Travail des enfants et question de genre dans le secteur minier
    • Responsabilité sociétale des entreprises (RSE) dans le secteur minier
    • Secteur minier artisanal/informel, contrebande et trafic minier
    • Guerre civile, Minerais de sang et communauté international
    • Société civile et secteur minier

     

    Axe 3 : Impacts des activités minières 

    • Pollution des eaux de surface et souterraines, Drainage minier acide
    • Pollution et dégradation des sols,
    • Pollution de l’air et changement climatique,
    • Risques géologiques et géotechniques, Perturbations liées aux bruits et aux vibrations
    • Déforestation et destruction d’habitats naturels
    • Dégradation de la biodiversité et des paysages
    • Impacts sur la Santé humaine et le bien-être,
    • Impact sociopolitique et guerre des minerais
    • Conflits sociaux Justice sociale, effet psychologique et modification des identités culturelles
    • Migration minière et tourisme minier,
    • Impacts sur les économies nationale et locale
    • Redevances locales et transformations socioéconomiques.

     

    Axe 4 : perspectives en matière de gestion durable des EMA 

    • Politique minière
    • Gouvernance minière
    • Transparence minière
    • Dynamiques des acteurs
    • Préservation de la biodiversité au sein des EMA
    • Gestion des ressources en eau au sein des EMA
    • Participation et développement communautaire en contexte minier
    • Gouvernance et cadre règlementaire en contexte minier
    • Remise en l’état des écosystèmes miniers
    • Evaluation environnementale
    • Protection civile et intervention d’urgence
    • Prévention des risques et catastrophes

     

    Axe 5 : Heuristique des sciences minières 

    • Le concept d’Ecosystème Minier Actif
    • Eléments d’épistémologie
    • Eléments théoriques
    • Innovations conceptuelles, théoriques et méthodologiques
    • Recherche quantitative
    • Recherche qualitative
    • Contraintes méthodologiques
    • Travail de terrain et particularités
    • Données sensibles et mécanismes d’obtention
    • Recherche à risque et expérience désastreuses de recherche
    • Genre et recherche scientifique
    • Retour d’expérience de recherche sur les minerais de sang.

     

    Procédure de soumission d’un Article

     Cet appel à contribution est ouvert aux universitaires, aux chercheurs, aux experts internationaux, étatiques, et municipaux, aux acteurs du secteur privé et de la société civile… intéressés par la thématique traitée. Les personnes désireuses de contribuer à l’ouvrage collectif sont invitées de soumettre un article complet, original, non publié, ni soumis à une autre procédure de publication. Les articles rédigés en français, en anglais, en espagnol ou en portugais doivent être envoyés jusqu’au 1er octobre 2025 à 0h00min à l’adresse suivante : 

    E-mail : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

     

    Le texte doit scrupuleusement respecter les instructions aux auteurs à télécharger sur le site :      https://ss-cad.org/index.php/fr/instructions-aux-auteurs

     

    Principales échéances : 

    Dates

    Activités

    20 juin 2025 :

    Publication de l’appel à contribution

    01 octobre 2025 :

    Date limite de soumission des articles complets

    15 oct.2025 – 15 fév. 2026 :

    Processus de double expertise à l’aveuglette

    15 juin 2026 :

    Publication de l’ouvrage

    Coordination Scientifique 

    • Meva’a Abomo Dominique (Prof & HDR), Université de Douala (Cameroun)
    • Ndewe André Armand (Dr/PhD), Université de Douala (Cameroun)
    • Judite Medina Do Nascimento (Prof), Universidade de Cabo Verde (Cap Vert)
    • Justin Haguma (Prof), Institut Supérieur d’Administration et de Développement de Goma (RDC)

     

    Secrétariat permanent 

    • Dr Ndewe André Armand, Université de Douala (Cameroun)
    • Dr Ejuande Emanuel wonomu, Université de Buéa (Cameroun)
    • Dr Moukam Ngueudeu Bienvenue, Université de Douala (Cameroun)
    • Dr GWETH II Suzanne Grace Aimée, Université de Douala (Cameroun)
    • Dr Mbella MBong Rostant, Université de Douala (Cameroun).

     

    Comité scientifique 

    • Pr Robert Kpwang Kpwang, Université de Douala (Cameroun) 
    • Pr Nji Zephania FOGWE, University of Bamenda (Cameroun)  
    • Pr Judite Medina Do Nascimento, Universidade de Cabo Verde (Cap-Vert)
    • Pr Parisse Akouango, Université Marien N’Gouabi (Congo-Brazzaville)
    • Pr Kalamba Nsapo (Faculté d’Etudes Interculturelles de Bruxelle–INADEP) 
    • Pr Justin Haguma, Institut Supérieur d’Administration et de Développement de Goma (RDC)
    • Pr Modika Johnson, Université de Douala (Cameroun)
    • Pr Judite Nascimento, Universidade de Cabo Verde (Cap-Vert)
    • Pr Germain Kuna Maba Mambuku, Université Kongo (RDC)
    • Pr Nkumbesone Makolè, Université de Douala (Cameroun)
    • Pr Martin Fouda, Université de Douala (Cameroun) 
    • Pr Abdpulaye Mfeyou, Université de Dschang (Cameroun)
    • Pr Jean-Papy Manika Manzongani, Université Kongo (RDC)
    • Pr Joseph Pascal Mbaha, Université de Douala (Cameroun)
    • Pr Samuel aimé Abossolo, Université d'Ebolowa (Cameroun)
    • Pr Maria de Lourdes Gonçalves, Universidade de Cabo Verde (Cap-Vert)
    • Pr Eloundou Messi Paul Basile, université de Maroua (Cameroun)
    • Pr Richard Lumbika Nlandu, Université Kongo (RDC)
    • Pr Sop Sop Maturin, Université d'Ebolowa (Cameroun)
    • Pr Sónia Silva, Universidade de Cabo Verde (Cap-Vert)
    • Pr Marie Louise Ba’ana Etoundi, Université de Douala (Cameroun)  
    • Pr Joséphine Lemouogue (Université de Dschang)
    • Pr Guylain Lema Maliese, Université Kongo (RDC)
    • Pr Charly Dzalla Ngangue, Université de Douala (Cameroun)
    • Pr Mbeng Dang Hanse Gilbert, Université de Bertoua (Cameroun)
    • Pr Jean Baptiste Nzogue, Université de Douala (Cameroun)
    • Pr Norbert Aimé Melingui Ayissi, Université de Douala (Cameroun)
    • Pr Ernest Messina Mvogo, Université de Douala (Cameroun)
    • Pr Nadège Ngo Nleng, Université de Douala (Cameroun)
    • Pr Raphaël Assil Batenguene (Université de Douala)
    • Pr Tchiadeu Grâcien, Université de Douala (Cameroun)
    • Pr Emanuel Mayi, Université de Douala (Cameroun)
    • Pr Atangana Etienne Joël Louis Université de Douala (Cameroun)
    • Pr Tefe Robert, Université de Douala (Cameroun)
    • Pr Yom Jacques, Université de Douala (Cameroun)
    • Pr Ntjam Marie Chantale Université de Douala (Cameroun)
    • Pr Pegha Alain Roger Université de Douala (Cameroun)
    • Pr Lehmann Léopold Gustave Université de Douala (Cameroun)
    • Pr Meva’a Abomo Dominique, Université de Douala (Cameroun).

               

    Référence Bibliographique 

    • Amsterdam & Partners LLP (2024), Minerais de sang « Tout le monde voit les massacres à l’est du Congo, Mais tout le monde se tait », Washington DC.
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    [1] https://fr.tradingeconomics.com/jamaica/gdp-from-mining; consulté le 5 avril 2025.

    [2] https://ornoirafrica.com/afrique-lexploitation-miniere-un-levier-pour-la-croissance-economique/; consulté le 22 avril 2025.

    [3] Idem

    [4] Idem

    [5] https://acp.cd/economie/rdc-la-croissance-du-pib-devrait-ralentir-a-51-en-2025-ministere-du-plan/; consulté le 30 avril 2025.

    [6] https://www.minmidt.cm/wp-content/uploads/2022/12/Rapport-ITIE-Cameroun-2020-Final.pdf; consulté le 30 avril 2025.

    [7] https://ecomatin.net/cameroun-la-part-du-secteur-extractif-au-pib-triple-en-trois-ans-itie; consulté le 30 avril 2025.

    [8] https://www.humanite.fr/-/-/vaal-reefs-dernier-hommage-aux-mineurs; consulté le 3 mai 2025.

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